En Charente-Maritime comme ailleurs, nombre d'anciens puits d'extraction de carrières souterraines font clandestinement office de dépotoirs ... Déchets agricoles, déchets ménagers, ferrailles, charognes, etc ... débarrassent ainsi à bon compte notre "plancher des vaches", de façon d'autant plus sécurisante qu'en basculant dans un monde invisible, ils assurent simultanément le colmatage progressif de cavités dangereusement béantes ...

De telles habitudes portent doublement préjudice à notre "environnement souterrain" (et à notre environnement tout court !). D'abord parce qu'elles dégradent - et risquent de finir par faire disparaître - des sites chargés d'histoire : celle des générations de carriers qui ont extrait la pierre nécessaire à la construction d'ouvrages anodins ou prestigieux. Le travail et le commerce de ces communautés ( techniques d'extraction, destination des matériaux ... ) font d'ailleurs déjà l'objet d'investigations et d'études archéologiques.

Ensuite, c'est bien-sûr la qualité des eaux souterraines qui est affectée par une pollution à la fois chimique et bactérienne : pollution due aux ruissellements "lessivant" les masses de déchets avant de rejoindre, sans aucune filtration, le réseau de conduits aquifères ; pollution encore plus flagrante en période de hautes eaux, lorsque la "nappe" inonde les galeries et digère lentement les détritus immergés ...

Les cavités et dépressions naturelles, même lorsqu'il s'agit de "pertes" (points d'absorption), ne sont pas épargnées par ces dépôts sauvages. En témoigne la belle grotte de Nieul-Les-Saintes, palais de cristal révélé, au fond d'une "doline", par une rupture de voûte ... sous le poids d'une décharge ! Lors de la découverte, le quotidien Sud-Ouest titrait fort pertinemment : "Des stalactites sous les ordures " !

Si l'intégrité des sites souterrains, chers aux "spéléos", ne conditionne qu'une parcelle de notre qualité de vie commune, la préservation des eaux souterraines, elle, engage l'avenir collectif des générations futures. Le spéléologue ne constitue qu'un témoin, hélas privilégié, des actes de vandalisme et de contamination des "aquifères". Il ne peut que modestement contribuer à inciter à une prise de conscience qui finira peut-être par remettre en cause certaines pratiques ... suicidaires.

*** Une récente "campagne photographique" destinée à compléter l'iconographie du Cd-Rom CHARENTE "INFERIEURE" ne nous a pas spécialement rassuré quant à l'évolution de la propreté de certaines cavernes : ferrailles rouillées, bidons, tapis pourris, journaux brulés, bouteilles cassées ... se rencontrent parfois dans les galeries proches des entrées. Pour peu que les abords des grottes s'y prêtent ( carrières, falaises, dépressions ... ), le spectacle désolant de monceaux de détritus en tout genre est souvent au rendez-vous ...

Belle grotte avec vue sur château ... et décharge sauvage à proximité !

En Saintonge (comme partout) : doline perte comblée d'ordures (dont charognes) ... engloutissant un ruisselet ; ce site contribue sans nul doute à améliorer la qualité de l'aquifère souterrain ...

Toujours "près de chez nous" : un vallon karstique typique avec grotte et lapiaz ... transformé en égoût (rejet direct d'eaux usées au fond du talweg) : contamination assurée de la nappe !

Sans commentaires ...

Charnier à la base d'un puits.

Une autre forme de pollution ...

"Homo sapiens sapiens ou ... "Homo rapiens" ?

Vandalisation des parois et plafonds de cette grotte des environs de Pons
( " tags " à la fumée d'acétylène et lancers de boules de glaise ).

Casse et vol des frêles mais millénaires fistuleuses de calcite.



L'homme ( et l'artiste ) de la Préhistoire manifestait plus de conscience et de respect envers la Nature ...

Délicate intervention mécanique dans la vallée de la Belle au Bois Dormant, si chère à Pierre Loti ...

Belle source voisine ... en phase de colmatage artificiel ?

Grotte préhistorique classée, victime de l'homme des TAVERNES ...

Un plafond de la grotte de "Vert Vallon" dans les années 70 ...

... et de nos "jours".

Stalactites tronquées,

draperies ébréchées,

coulée ponctuée de noir de fumée,

et émouvant témoignage du passage d'un "créateur" de tags rupestres ...

Bien cachée : la caverne des grands sorciers ! Version moderne avec autel, accessible par un "passage" au travers d'une forêt de baguettes magiques ...

A l'entrée de la Grotte de Logerie : la chloropicrine, un redoutable poison pour renards et ... spéléologues !