Cette page inédite est en cours de rédaction et de construction ...

Travail bénévole d'autodidactes passionnés, elle ne prétend ni à
la perfection ni à l'exhaustivité, mais espère simplement partager
des connaissances, des images, et du rêve sur un thème attrayant
et à la modernité émergente : la préhistoire ... ici saintongeaise bien-sûr !

Dans cet esprit, libre et désintéressé, vous êtes convié, si vous en avez la possibilité,
à enrichir ce document de vos propres informations et photographies (et à y figurer
comme contributeur). N'hésitez pas à nous contacter à l'adresse suivante :

caverne.aux.ecritures@wanadoo.fr





Dernière mise à jour : dimanche 10 janvier 2010.


 

 

 





PREHISTOIRE ET CAVERNES SAINTONGEAISES ...


Page Web basée sur une
VIDEOCONFERENCE
donnée le
14 septembre 2007
au
Château de La Roche Courbon




Réalisation:


Thierry LE ROUX
Recherches bibliographiques
Etude des sites
Rédaction / photographie (sauf mention particulière)
Mise en page / programmation HTML



avec le concours d'
Yves OLIVET
Examen de l'outillage lithique
Etude des sites


... et la bienveillante attention d'
André DEBENATH,
préhistorien des Charentes.



Musique d'Antoine LE ROUX


Visuels pédagogiques (pages en liens) :
Thierry LE ROUX
avec le concours d'Yves OLIVET


 

 

 

"Tout ce qui n'est pas de l'éternité retrouvée est du temps perdu."
G. THIBON - 1970.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Sur une foire à la brocante saintongeaise, le voisinage déconcertant de bifaces moustériens (vieux de 100 000 ans peut-être ...) et de haches modernes !
Ces silex ont perdu toute mention d'une provenance géographique et symbolisent le non-sens des collections dispersées, des passions et savoirs anéantis ...
Quarante Euros la plaquette, pour une approche exclusivement matérialiste et marchande de la préhistoire !



 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Destin de certaines collections : délabrement, mutilations,
mélange d'outils, perte d'informations écrites. Anthropologie et entropie ???
Que les silex datent de 10 ou 100 000 ans, le collectionneur,
étincelle de vie, n'en prendra guère soin que quelques poignées d'années ...
Il doit donc veiller à transmettre à temps ses "trésors" et toutes
les données de terrain associées !

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outils lithiques et informatiques !
Graver, sauvegarder et librement partager la Connaissance des origines de l'Homme en Saintonge.
Un travail bénévole de sensibilisation des Charentais-Maritimes
à l'intérêt patrimonial et culturel de nos petites grottes préhistoriques !
Et une incitation à la découverte des musées archéologiques locaux, dont celui de
LA ROCHE COURBON ...

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Repérage géologique des cavernes préhistoriques de Charente-Maritime.

 

Point de Lascaux ou de gisement célébrissime en Angoumois ou en Saintonge ! Pourtant, la région charentaise est l'une de celles qui ont prodigué les plus précieux témoignages aux chercheurs. Jean PIVETEAU, un de nos plus illustres paléontologues, n'écrivait-il pas qu'on pouvait la considérer comme "un des berceaux de la science de nos origines" ?

Au sud du fleuve Charente, le département de la Charente-Maritime est formé de terrains calcaires identiques à ceux du Périgord, propices à la formation d’abris et de grottes que les hommes du Paléolithique utilisèrent comme habitats. L'illustration précédente repère nos principales cavernes préhistoriques sur un fond de carte géologique ou le crétacé figure en vert, de la côte atlantique aux confins du Quercy.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Vallées secondaires et cavernes préhistoriques de Charente-Maritime.

 

Cette image situe les mêmes cavités par rapport aux vallées affluentes de la Charente, lesquelles constituèrent un terrain de chasse privilégié, dès Homo erectus porteur de la civilisation acheuléenne.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outillage acheuléen trouvé dans les alluvions de la Charente à Port-d'Envaux.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outillage acheuléen trouvé dans les alluvions de la Seugne et de la Soute.
(Collection Jean THIBAUDEAU exposée à la Bibliothèque de Gémozac)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Dent d'Elephas Primigenius (La Font de l'Ile / Pons).
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Coll.  Jean THIBAUDEAU - Site Web Cavernes en Saintonge.

Aperçu du comblement quaternaire du lit de la Soute, à la faveur de travaux autoroutiers (1979) au lieu-dit "Les Montendres" à 3 km de Pons.

 

De nombreux vestiges, issus d'anciennes terrasses alluviales, témoignent de leur lointaine fréquentation, tels ces outils acheuléens provenant des vallées de la Charente, de la Seugne et de la Soute, ou cette dent d’Elephas primigenius trouvée à proximité d’un affluent de la Seugne à « La Font de L’Ile ». A la faveur de travaux autoroutiers, on mesure sur la dernière photographie toute l’ampleur du comblement sédimentaire du lit primitif de la Soute (près de Pons).

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Caverne comblée par la tourbe dans la vallée de l'Arnoult.

 

Le bassin inférieur de la Charente, inclus dans le département de la Charente-Maritime, offre des conditions de prospection assez ingrates. Le karst y est moins développé qu’en Charente et les cavernes plus rares … ou très discrètes car enfouies sous le comblement holocène des vallées (le bri et les limons résultant de la dernière transgression Flandrienne, à partir de - 10 000 ans). Cependant, de nombreuses grottes et abris saintongeais ont livré, dès le XIXème siècle, d’abondants vestiges paléolithiques. Nous allons partir à la découverte des sites les plus intéressants et, sur ce fil conducteur géographique, croiser quelques précurseurs de l' "histoire de la préhistoire" saintongeaise ...

 

 

 

 

 

PONS.
Emile COMBES (1835-1921).
Grottes de SOUTE, de PERNAN, de ROCHE-MADAME.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Vallée de la Soute.

 

La Saintonge et la Charente-Maritime entrent dès 1834 dans l' "histoire de la préhistoire" : JOUANNET, surnommé "le grand-père de la préhistoire", présente alors au Congrès scientifique de Poitiers une étude traitant de la brèche osseuse des Pipelards, dans la Vallée de la Soute près de Pons.

 

 

 

Emile COMBES.

 

Emile COMBES, inspiré par les premières publications de Jacques BOUCHER DE PERTHES, se consacra également à cette petite vallée saintongeaise et y réalisa ses propres découvertes, alors qu'il exerçait la médecine à Pons, de 1868 à 1885 ... date à laquelle il devint sénateur et délaissa la préhistoire pour une carrière politique qui le conduisit au Ministère de l’Instruction Publique puis à la Présidence du Conseil.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Publication d'Emile COMBES et topographie de la diaclase de Soute (Spéléo-Club Rochefortais).

 

COMBES soumet ses travaux à la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Inférieure qui leur réserve un excellent accueil. Les collections tirées des cavernes de la Soute sont, dès 1872, regroupées au Musée Fleuriau de La Rochelle. En 1874, les Annales de la société publient "La brèche osseuse de Soute près Pons" qui constitue la première description stratigraphique d’un site paléontologique quaternaire de notre région.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Dent de mammouth provenant des brèches de la Soute.
(Collections du Musée de Préhistoire de La Roche Courbon)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Dent de rhinocéros provenant des brèches de la Soute.
(Collections du Musée de Préhistoire de La Roche Courbon)

 

Certaines pièces sont également exposées au Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon, telle cette dent d'Elephas Primigenius et cette autre de rhinocéros à narines cloisonnées.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Falaises de Pernan (commune d'Avy).

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de Pernan (commune d'Avy).

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Intérieur de la Grotte de Pernan.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Relevé topographique de la Grotte de Pernan.

 

Emile COMBES s'intéresse bien-sûr également aux nombreuses cavités souterraines qui s'ouvrent dans les environs de Pons. Dans "L'Age de la Pierre Taillée dans le Pays Pontois", publié en 1874, il relate les fouilles menées dans la petite Grotte de Pernan.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Fragment de mâchoire d'hyène des cavernes.
(Collection du Musée de Préhistoire de La Roche Courbon)

 

Sous soixante centimètres de terre poussiéreuse, une argile rouge compacte et grasse contenait un petit nombre de silex et des ossements dont quelques fragments de crâne humain, l'extrémité brisée d'un fémur, une partie de la mâchoire d'une hyène des cavernes.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outil moustérien trouvé à Pernan.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outil néolithique trouvé à Pernan.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

Une couche de cendre et des débris de charbon semblaient attester l'existence d 'anciens foyers. COMBES conclut : " Il y a lieu de penser que cette grotte a d'abord servi de retraite à la faune des premiers temps quaternaires et plus tard d'habitation à quelques familles humaines ".

Tous les auteurs s'accordent sur la présence de silex taillés et d'ossements d'hommes et d'animaux à l'Abri Pernan. BOURRIAU y fait référence à un gisement moustérien, PATTE à du Néolithique. Les éléments lithique examinés au Musée Municipal de Royan, au Musée d'Aquitaine, ainsi que dans une collection privée assemblée vers 1852, accréditent des séquences d'occupation du "site" s'étendant du Moustérien au Néolithique.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

"Coteaux de Pernan" :
grattoir à dos convexe vraisemblablement moustérien.
(ancienne collection ROUFFY)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.


(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique issu de Pernan
On distinguera deux grattoirs en bout de lame.
Ces pièces disparates évoquent parfois un Paléolithique supérieur "évolué".
(ancienne collection ROUFFY)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique issu de Pernan.
Ensemble de nucléus à débitage de lames (deux avec cortex paléo sup.).
(collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique issu de Pernan.
Nucléus (Paléo sup.).
(collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique issu de Pernan.
Ensemble d'éclats très laminaires. Il est possible qu'il y ait des burins.
(collections du Musée d'Aquitaine)

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de la Roche-Madame : porche d'entrée.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de la Roche-Madame : galerie d'entrée.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de la Roche-Madame : relevé topographique.

 

Dans la Grotte de La Roche-Madame, qu'il décrit en 1874 comme une "longue caverne à compartiments multiples " et débutant par un " beau cintre ", COMBES espère pouvoir reconnaître ce qu'il appelle une "habitation de troglodytes". Il renonce rapidement et avoue : " L'ouverture d'une première tranchée a singulièrement refroidi notre ardeur en nous révélant l'énorme masse de terrain diluvien qu'il fallait remuer avant de pénétrer jusqu'au sol fondamental. "

Un campement paléolithique voisin de la grotte livre cependant un ensemble de silex taillés : pour la plupart de "grossiers racloirs en noyaux et en éclats informes".

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de la Roche-Madame : jolie draperie à indentations.

 

Sondage très décevant donc, mais vraisemblablement compensé par l'esthétique de ces lieux souterrains puisqu'en 1884, un rapport du Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d 'Aunis n'hésite pas à comparer cette caverne à " un palais enchanté des Mille et une nuits " !

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de la Roche-Madame : ornements préhistoriques ou simples cailloux percés ?
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

Le Musée de ROYAN possède trois très hypothétiques "pendeloques lithiques" recueillies par Robert COLLE dans la Grotte de la Roche-Madame.

 

 

 

 

 

PONS.
Eugène ESCHASSERIAUX (1823-1906).
Grotte de LOGERIE.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Eugène ESCHASSERIAUX.

 

COMBES ne fut pas le seul " pionnier " de la préhistoire saintongeaise, marquée par les personnalités d'ESCHASSERIAUX, LESSON, BOISSELIER, MUSSET, BORDAGE, BOURRIAU, MAUFRAS, CLOUET père et fils, MOREAU, etc ...

En 1860, le baron ESCHASSERIAUX, patron politique du bonapartisme charentais, député de Saintes puis de Jonzac, fit créer par arrêté préfectoral une " Commission des Arts et Monuments Historiques de la Charente-Inférieure " qui se fondit ensuite avec la Société d'Archéologie de Saintes. On lui doit entre autres les premières fouilles de Peu-Richard (Thénac), site éponyme d'une des principales civilisations néolithiques du Centre-Ouest.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Porche de la Grotte de Logerie à Berneuil.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Plan de la Grotte de Logerie à Berneuil.

 

Eugène ESCHASSERIAUX fouilla également, hélas sans succès, la Grotte de Logerie près de Berneuil, opérant une tranchée de hauteur d'homme sans réussir à atteindre un quelconque niveau archéologique.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.


(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Galerie principale de la Grotte de Logerie.

 

 

Il considérait que cette caverne, homonyme d'un célèbre gisement Périgourdin, avait du " servir de refuge dans un pays où les grottes et les abris sont rares " ... mais que la preuve ne pouvait résulter des " deux ou trois silex peu caractéristiques qu'on avait trouvés mêlés par hasard au limon ".

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de Logerie : beaux bifaces provenant des terrains sur-jacents.
(Collections du Musée de Préhistoire de La Roche Courbon)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Hache polie cassée et retaillée recueillie aux environs du lieu-dit "Logerie".
(Collections du Musée de Préhistoire de La Roche Courbon)

 

Le plateau surplombant la Grotte de Logerie a donné quelques beaux bifaces (lieu-dit "Les Guérineries"). A proximité du hameau de Logerie a été reconnue une intéressante station comprenant des bifaces acheuléens et moustériens de tradition acheuléenne, ainsi que quelques pointes de flèches et autres outils néolithiques.

 

 

 

 

 

PONS.
Léon MOREAU.
Grotte de BOIS-BERTAUD.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Léon MOREAU.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Entrée de la Grotte de Bois-Bertaud.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Galeries "paragénétiques" de la Grotte de Bois-Bertaud.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Progression dans la Grotte de Bois-Bertaud.

 

En 1901, Léon MOREAU, agriculteur et amateur éclairé de préhistoire, découvre au lieu-dit le Bois-Bertaud (près de Saint-Léger) une grotte au deux tiers comblée qu'il entreprend de fouiller.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de Bois-Bertaud : brèche d'ossements calcifiés.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Céramiques et crâne humain recueillis dans la Grotte de Bois-Bertaud.
(Collections des Musées de Préhistoire de Royan et de LA ROCHE COURBON)

 

Il en extrait une brèche osseuse d'os humains (une dizaine d'individus en complet désordre) surmontée de plusieurs couches associant des dépôts culinaires (ossements de bétail - bovins, moutons, cochons - ainsi que de cheval sauvage ), de la poterie cannelée et poinçonnée, des lames de silex, un broyeur. Les très abondants charbons de bois recueillis furent ultérieurement datés entre 5530 et 5700 av. J.-C. Ces vestiges, exposés au Musée de Préhistoire de La Roche Courbon, seraient à rattacher au Néolithique ancien sans que l'on puisse dire si la grotte servit d'habitat ou une sépulture avec offrandes.

La Grotte sera fouillée par MOREAU de 1901 à 1904 puis par BURNEZ avant 1959, COLLE en 1960, LEDUC, BOUJOT et CASSEN en 1985 et 1986.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Topographie de la Grotte de Bois-Bertaud.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Léon MOREAU (à droite) faisant visiter
son fief préhistorique, en août 1933.
Photographie de Pierre GEAY.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outillage néolithique (Site de Fosse Ronde) : planche constituée par Léon MOREAU.
(Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON - Réserves)

 

Léon MOREAU ne se cantonna bien-sûr pas aux fouilles de Bois-Bertaud. On lui doit la découverte de plusieurs gisements préhistoriques aux alentours de Saint-Léger et des grottes de Logerie, Bois-Bertaud, Roche-Madame. Le site des « Sablons » lui livra de beaux bifaces acheuléens, tout comme « La Guérinerie » et « Bois Chaillot ». La « Fosse Ronde », dont la toponymie saintongeaise fait référence à une cavité karstique, lui révéla une station néolithique aussi prolifique qu'étonnante par ses petits perçoirs. Au lieu-dit « Les Cinq Journaux », Moreau mit à jour une meule néolithique avec son pilon. Toutes ces découvertes furent mises en valeur par Pierre GEAY, au Musée de Préhistoire de La Roche Courbon où l'on peut encore venir les admirer. On pourra aussi se reporter aux publications de Jean THIBAUDEAU qui poursuivit avec succès les investigations de Léon MOREAU dans les régions de Pons et de Gémozac.

 

 

 

 

 

 

III / Région de PONS.
Gisement du Lycée Technique.

 

 

(c) Site Web Cavernes en Saintonge.

Site préhistorique du Lycée Technique de Pons.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lycée de Pons : typologie de l'outillage récolté.

 

Ce gisement de pied de falaise fut découvert en 1966 à l'occasion de travaux de construction. Il comportait un niveau Moustérien de type Ferrassie, riche de plusieurs centaines d'outils bien caractérisés dont près de 200 racloirs. Le Paléolithique supérieur était également représenté quoique mal défini. Les résultats de la fouille furent publiés en 1969 par Louis LASSARADE, M. ROUVREAU et Alain TEXIER.

 

 

 

 

 

JONZAC.
Abri de CHEZ PINAUD.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Repérage du site de Chez Pinaud.

 

Plus au sud du département, près de Jonzac, le site de " Chez Pinaud ", découvert en 1990, correspond à un ancien escarpement rocheux avec abris sous roche en bordure d'un ancien méandre de la Seugne. L'occupation humaine s'étale du Paléolithique moyen au début du Paléolithique supérieur avec des niveaux moustériens de tradition acheuléenne, moustériens de type Quina, des niveaux châtelperroniens ainsi que des niveaux probablement aurignaciens. Les fouilles sont dirigées par Jean AIRVAUX (1998 à 2003 ) puis reprises par Jacques JAUBERT.

 

 

(c) Jacques JAUBERT

Vue du chantier de fouilles de Chez Pinaud.
Photographie publiée avec l'aimable autorisation de M. Jacques JAUBERT, préhistorien.

 

(c) Jacques JAUBERT

Fouilles de Chez Pinaud.
Stratigraphie (on appréciera la grande quantité d'ossements ! ).
Photographie publiée avec l'aimable autorisation de M. Jacques JAUBERT.

 

(c) Jacques JAUBERT

Site de Chez Pinaud.
Dessin de racloirs moustériens(type Quina).
Photographie publiée avec l'aimable autorisation de M. Jacques JAUBERT.

 

(c) Jacques JAUBERT

Site de Chez Pinaud.
Remontage d'un nucléus.
Photographie publiée avec l'aimable autorisation de M. Jacques JAUBERT.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.


(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.


(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Falaises et grottes des Groles, face au Site de "Chez Pinaud".

 

 

LIEN vers d'autres photographies de la GROTTE DES GROLES

 

 

 

 

JONZAC.
Grotte d'HURTEBISE.

 

 

En 1884, ESCHASSERIAUX signale une "station néolithique" sur les rochers d'Ortebise, déjà exploités pour a construction. Il précise que ces rochers, qui longent, sur plus d'un kilomètre la rive gauche de la Seugne en amont de Jonzac, " ont du primitivement servir de grotte ou d'abri " et que les populations de la pierre polie se seraient plus tard établies au-dessus " probablement pour la culture des champs environnants ". En 1886, M. ARNAUD, propriétaire des carrières de Bellevue, trouve au lieu-dit " La Grotte " des lames de silex et des os brisés. Les deux pièces les plus intéressantes seraient un burin magdalénien et une corne entière d'Antilope. En 1941, PATTE fait état de Magdalénien et de Périgordien à pointes de la Font-Robert associé à une faune comportant de la Hyène, de l'Ours, du Cerf, du Bœuf et du Cheval.

 

 

 

 

 

SAINTES.
Pierre CLOUET (1856-1935)
Edmond BORDAGE (1863-1924)

GROTTE DES CHAMBRES NOIRES

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Falaise et cluseau de Gros-Roc.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Porche de la Grotte des Chambres Noires.

 

La Grotte de Gros-Roc, ou "Grotte des Chambres Noires", sur la commune du Douhet au nord de Saintes, a été fouillée dès 1889 par Pierre CLOUET, instituteur au Douhet et par le pontois Edmond BORDAGE, entomologiste à la Sorbonne ...

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Edmond BORDAGE en 1913, auprès d'une ammonite
géante découverte à Saint-Georges-des-Coteaux !

 

 

... puis, dans les années 20, par Raymond BOURRIAU, médecin et naturaliste rochelais qui contribua à la réorganisation du Muséum d'Histoire Naturelle. Dans les années 1960-1970, de nombreux " ramassages " et fouilles sauvages furent à déplorer sur le site de Gros-Roc.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Salle d'entrée de la Grotte des Chambres Noires.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Topographie de la Grotte des Chambres Noires.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires :
boîtes de lamelles du Paléolithique supérieur et boîte de nucléus.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
ensemble moustérien.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
racloir convexe moustérien.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
racloir convexe moustérien.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
autre beau racloir convexe moustérien.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
pièce denticulée, vraisemblablement moustérienne.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
lamelles du Paléolithique supérieur ;
on notera la présence d'hématite.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
ensemble moustérien dont
2 racloirs en bas au centre.
(Collection FOUCHER)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
ensemble moustérien
à débitage Levallois.
(Collection FOUCHER)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte des Chambres Noires :
restes de faune préhistorique ...
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

 

L'ensemble des récoltes lithiques permet de déduire l'existence d'une riche industrie moustérienne (Moustérien de tradition acheuléenne et Moustérien de type Quina) et également d'industries du Paléolithique supérieur : Châtelperronnien ( pointes de Châtelperron ), Aurignacien (sagaies plates, grattoirs carénés, grattoirs à museau), Magdalénien (grattoirs sur lames minces, pendeloque ornée, petit harpon à trois dents, coquilles percées).

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Pendentif, petit harpon, aiguilles provenant de la Grotte des Chambres Noires.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

"Lissoir et perçoir provenant de la Grotte des Chambres Noires.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

Très discret sur le matériel lithique, BORDAGE note, en 1890, la présence d'outillage osseux (lissoirs, poinçons, aiguilles sans chas, lame aplatie en forme de fer de lance, sagaies, hameçon en bois de cerf, fragments d'os longs d'oiseau marqués d'encoches) ainsi que d'objets de parure (rondelle discoïde en bois de renne avec trou de suspension et pourtour biseauté orné de points et chevrons, dent percée incisée de traits, coquilles fossiles perforées, rostre de Belemnite Hastalus auquel l'auteur prête une fonction de poinçon).

S'agissant de la faune, CLOUET exhume de la grotte une partie de la mâchoire inférieure d'un "lion des cavernes" (Felis spelaea var. Clouetti); nouvelle variété qui sera créée par H. FILHOL, professeur au Muséum.

Selon CLOUET, les silex permettent de distinguer 25 grains différents ce qui suppose des origines géographiques variées. Sont également évoqués des objets de provenance beaucoup plus lointaine : un joli grattoir en cristal de roche, un percuteur en quartzite, des fragments de roches éruptives, de petits polissoirs en grès noir ou verdâtre.

Des traces de "sanguine" (peroxyde de fer hydraté), parfois sous une forme granuleuse, sont indiquées dans une couche supérieure épaisse de 30 cm, dite "magdalénienne" par CLOUET. Elle surmontait un niveau de couleur grise reposant directement sur le calcaire turonien et contenant des silex moustériens. Cette couche "ancienne" ne subsistait qu'autour du pilier central d'une salle au plafond bas (hauteur actuelle : 1,80 m), ce qui donnait à penser à CLOUET que les Magdaléniens avaient du procéder à un nettoyage des déchets de leurs prédécesseurs du Paléolithique moyen avant de s'installer ...

 

 

 

(c) L'Homme préhistorique n°12 1908 - Site Web Cavernes en Saintonge.

"L'Homme préhistorique" n°12 du 1er décembre 1908.

 

En 1908, A. BONNEAU, inspecteur de l'Enseignement primaire, s'intéresse, avec le concours de MM. CLOUET fils et SAISY, tous deux instituteurs, au talus de sédiments placé en avant du porche.

Autour d'un gros rocher situé à égale distance entre la grotte et une source qui sourd dans le lit même du "Rochefollet", il trouve un Moustérien pur et particulièrement fourni : plus de 500 objets sur une superficie estimée à 1/10 ème de la "station". Il observe que, contrairement aux outils magdaléniens, ceux-ci sont recouverts d'une "forte patine d'un blanc laiteux" et sont taillés dans une seule et même variété de silex provenant des coteaux voisins.

A. BONNEAU consigne la présence de huit pièces grossières "en forme d'amande chelléenne", de "35 petits coups-de-poing très finement taillés" - la plupart "amygdaloïdes" mais certains bien triangulaires -, d'une douzaine de "pièces de forme discoïde", d'une majorité de "pointes" (40 % du total), présentant une face retouchée et l'autre plane, de nombreux "racloirs".

A. BONNEAU note que la longueur des pièces s'échelonne entre 8 à 10 cm pour les « coups de poing », 9 à 14 cm pour les « racloirs », 3,5 à 12,5 cm pour les « pointes ». Des objets de forme sphérique, au nombre d'une quinzaine, sont également récupérés et désignés sous le nom de "boules de jet" (selon la terminologie utilisée par G.CHAUVET en Charente).

A. BONNEAU constate que les ossements sont nombreux. Les 9/10ème des dents paraissent appartenir au cheval.

En 1933, L. CANET, Inspecteur d'Académie agrégé d'Histoire, signe "L'Aunis et la Saintonge, textes et récits d'Histoire Locale" ouvrage qui, sous la plume d'Edmond BORDAGE, vulgarise le résultat des fouilles de Gros-Roc.

On relèvera avec amusement combien le monde de l'enseignement de l'époque était impliqué dans le domaine de la préhistoire, état de fait remontant au XIXème siècle et à l'impulsion d'Emile COMBES : le Conseil Général de la Charente-Inférieure inscrivait alors à son budget une subvention destinée à "encourager ou récompenser les instituteurs qui se seraient distingués par des recherches archéologiques ayant trait aux époques dites préhistoriques" !

 

(c) L'Homme Préhistorique N°12 1908 - Site Web Cavernes en Saintonge.



(c) L'Homme Préhistorique N°12 1908 - Site Web Cavernes en Saintonge.

Silex taillés moustériens de Gros-Roc.
(Revue L'Homme préhistorique n°12 du 1er décembre 1908)

 

De 1929 à 1931, Jean MOREL continue les sondages sur le plan incliné qui s'étend entre la grotte et le ruisseau. Il conclut à l'existence de trois niveaux en place : Moustérien charentien pur à la base, puis Moustérien charentien voisinant avec de l'Aurignacien, enfin Périgordien évolué (soit : Châtelperronien ou Gravettien) au sommet.

En 1908, Raoul DANIEL achète à un antiquaire parisien originaire de Saintonge une série lithique provenant des récoltes de CLOUET : "Chaque silex portait une étiquette manuscrite (grattoir magdalénien du Gros-Roc, pointe moustérienne ...) ; beaucoup de ceux-ci, exposés dans une boîte sur les quais, furent dispersés par la vente."

La série acquise et étudiée par Raoul DANIEL comporte pour l'essentiel des grattoirs simples et doubles ainsi que des lames retouchées pouvant être rapportés à l'Aurignacien.

En 1890, Edmond BORDAGE précisait : "Jusqu'ici, il n'a encore été rencontré aucune gravure ni aucune sculpture".

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Amulette et renne gravé sur phalange d'ours des cavernes.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

En 1973, Jean-Robert COLLE (1918-1994) publie une monographie du Douhet où apparaîssent une "amulette en forme de tête d'oiseau stylisée" et "un petit cerf ou renne gravé sur une phalange d'ours des cavernes", objets "ramassés dans les déblais".

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Amulette "calendrier lunaire" présumé de J.-R. COLLE.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

Ces objets qui figurent, en 1994, à l'inventaire des collections du Musée de Royan, sont associés à trois nouvelles œuvres paléolithiques sensées provenir de la Grotte de Gros Roc : un nouveau renne ou cerf gravé, une amulette trouée interprétée comme un possible calendrier lunaire, et …

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Petit mammouth gravé sur os / vue d'ensemble.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Petit mammouth gravé sur os / détail.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

… un amusant petit mammouth gravé sur os qui, dans l'attente d'une expertise scientifique, doit être considéré avec la plus grande prudence quant à son authenticité et dont l'origine exacte demeure incertaine en l'absence de précision topographique et stratigraphique.

 

 

 

(c) Jean-Claude MARQUET - Septembre 1977.

Le mammouth pariétal de Gros Roc lors de sa découverte en septembre 1977.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Le mammouth de Gros Roc après dégagement des sédiments qui le masquaient.

 

(c) Jean-Claude MARQUET - Septembre 1977.

Premier relevé réalisé par l'archéologue Jean-Claude MARQUET en septembre 1977.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Mammouth pariétal de Gros Roc.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Mammouth pariétal de Gros Roc.

 

En septembre 1977, l'archéologue Jean-Claude MARQUET avise les services archéologiques de l'existence d'un mammouth gravé sur la paroi d'une grotte de la vallée de Gros Roc. Il précise que le support avait fait l'objet d'un important raclage préparatoire destiné à éliminer une épaisse patine noire dont on aperçoit quelques restes sur ses photographies. Un relevé est également réalisé par l'inventeur de cette première gravure rupestre saintongeaise. Au début des années 2000, à l'initiative d'un prospecteur membre du "G.B.S.", elle fera l'objet d'un nouveau signalement assorti d'une parution dans la presse ...

 

 

 

 

 

 

SAINTES.
SITE DE SAINT-CESAIRE.

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Repérage du site de Saint-Césaire et plan de la grande grotte explorée en 1970.

 

Ce site correspond à un ancien abri effondré implanté dans une falaise turonienne en rive Est du Coran. A Saint-Césaire comme dans de nombreuses vallées saintongeaises, cavernes et abris préhistoriques ont été détruits par le creusement de carrières, à ciel ouvert ou souterraines (ces dernières étant ensuite souvent ré-exploitées comme champignonnières). En juin 1970, le Spéléo-Club Rochefortais explora et topographia une vaste caverne recoupée puis anéantie par les principales carrières de Saint-Césaire.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte "retaillée" de Peu Nouveau.

 

Nous avons ici un autre exemple de grotte " retaillée ", potentiellement préhistorique, dans la vallée de Peu-Nouveau, en bordure d'un affluent du Coran, à 400 m au Sud-Ouest du gisement archéologique de "La Roche-à-Pierrot".

 

 

LIEN vers d'autres photographies de la GROTTE DE PEU-NOUVEAU

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

L'abri préhistorique de la "Roche-à-Pierrot".

 

En 1975, Bernard DUBINY passe au lieu-dit "La Roche à Pierrot " en se rendant à la pêche à la truite. Là, il remarque les travaux d'aménagement d'un champignonniste qui souhaite faciliter les manoeuvres de ses camions : une coupe de terrain laisse apparaître quelques silex taillés et des ossements d'animaux. Bernard DUBINY soumet ces objets au petit Musée de Préhistoire de Saintes qui confirme leur origine paléolithique puis alerte le propriétaire et le maire de la commune.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Le village de Saint-Césaire et le "Paléosite".

 

Sans l'intuition d'un modeste amateur de préhistoire, les prestigieuses installations du Paléosite et la fabuleuse histoire de "Pierrette" n'auraient sans doute jamais existé !

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Moulage des ossements de "Pierrette", jeune néandertalienne.
(Musée de préhistoire et d'art régional des Bujoliers à Saint-Césaire)

 

(c) Revue du Louvre 2-1991 p.72 / Acquisitions

Quelques outils retirés de l'Abri de la Roche-à-Pierrot.

 

 

 

L'archéologue François LEVÊQUE amorce alors une opération de sauvetage.

Le 27 juillet 1979, le squelette recroquevillé d'un jeune adulte Néandertalien est mis à jour dans une couche contenant une industrie châtelperronienne … c'est à dire datée des débuts du Paléolithique supérieur ! Découvert dans un contexte moustérien, " Pierrot ", qui se mua plus tard en " Pierrette ", n'aurait suscité qu'un intérêt très modéré ! Mais dans un contexte châtelperronien, la sépulture présumée de Saint-Césaire pose la question sensible d'une possible contemporanéité - durant quelques 6000 ans - des derniers Néandertaliens et des premiers Homo sapiens saintongeais …

Le gisement de Saint-Césaire réunit des niveaux Moustériens (Moustérien de tradition acheuléenne et Moustérien à denticulés) et une séquence du Paléolithique Supérieur (Châtelperronien, Proto-Aurignacien, Aurignacien sous des formes anciennes et évoluées). Les restes de " Pierrette " et l'ensemble des séries lithiques sont exposés au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.

 

 

 

 

 

SAINT-SAVINIEN
Pierre CLOUET (1856-1935)
Eugène LEMARIE (1831-1897)
GROTTE DU ROCHER

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Site du Rocher de Grandjean.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Rocher : couloir d'entrée occupé par les préhistoriques.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Rocher : brèche rubéfiée avec fragments de silex (collection Foucher).

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Rocher : base du "Puits du Figuier".

 

La Grotte du Rocher de GrandJean, fut fouillée en 1881 par Pierre CLOUET et Eugène LEMARIE, futur créateur du Musée de Royan. Elle a livré un Moustérien de type Quina (collection Fouché).

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Galeries de la Grotte du Rocher de Grandjean.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Topographie de la Grotte du Rocher de Grandjean.

 

Une industrie azilienne (vers -8000 à la fin de la séquence Paléolithique supérieur / Epipaléolithique) est mentionnée par Jean COMBES (2001) dans " l'Abri Piphrez " de Grandjean.

 

 

 

 

 

SAINT-PORCHAIRE
Augustin-Marie BOISSELIER (1834-1895)
GROTTE DE LA VAUZELLE

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Fouilles dans la Grotte de La Vauzelle, au XIX ème siècle.

 

Augustin-Marie BOISSELIER, membre de la Société de Géographie de Rochefort et correspondant régonal pour l'établissement de la carte géologique de France fut l'un des premiers fouilleurs de la Grotte de La Vauzelle. Hélas, il ne subsiste de ses travaux qu'un article paru dans un journal local.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Porche de la Grotte de La Vauzelle dite "de La Barraude".

 

(c) Bernard BOUDEAU - Site Web Cavernes en Saintonge.

Report en surface de la Grotte de La Barraude.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Plan de la Grotte de La Baraude.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Michel GUEFFIER dans la Grotte de La Baraude : rangement des "vestiges" du dépôt de fouilles des années 60 ...

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de La Baraude : galerie d'entrée occupée au Paléolithique.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de La Baraude : recherche de gravures préhistoriques.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Aperçu de l'outillage récolté dans la Grotte de La Vauzelle
(ou de La Baraude) ... hélas mélangé avec celui des Grottes du Bouil-Bleu.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de La Vauzelle : ensemble Paléo moyen.
Eclats et nucléus.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de La Vauzelle : ensemble de lamelles paléo sup,
avec un éclat douteux en bas à droite.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte de La Vauzelle : ossements,
vraisemblablement boviné et renne.
(Collections du Musée d'Aquitaine)

 

 

Le Moustérien était représenté, sans doute sous plusieurs faciès, ainsi que le Châtelperronien, le Magdalénien et peut-être l'Aurignacien. Cette grotte fut par la suite dévastée par les fouilleurs clandestins.

 

 

LIEN vers d'autres photographies de la GROTTE DE LA BARAUDE

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Abri de La Vauzelle.

 

 

A une centaine de mètres au nord de la grotte s'ouvre une petite cavité sub-rectangulaire fouillée par André DEBENATH en 1967 : l' " Abri de La Vauzelle ". Il renfermait un Moustérien de type Quina bien caractérisé, singularisé par une forte proportion de racloirs déjetés.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Bois de renne recueilli à La Vauzelle.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

La faune, variée, comprenait des ossements et dents de Cheval, Renne, Bovidé, Marmotte, et, dans une moindre proportion de Chevreuil, Ours des cavernes, Chat sauvage, Equus Hydruntinus (une sorte d'âne sauvage fossile).

 

 

 

 

 

SAINT-PORCHAIRE
F. BOSSE / Marcel CLOUET (1883-1974)
GROTTES DE LA ROCHE COURBON
("Bouil-Bleu" et "Sorcier")

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Falaises et Grottes du Bouil Bleu.

 

Sur l'autre rive du Bruant, la "connaissance" du complexe des Grottes de La Roche Courbon remonte également à la fin du XIXème siècle.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Porches et salle d'entrée de la Grotte principale du Bouil Bleu.

 

Dès 1885, dans son ouvrage " La Charente-Inférieure avant l'histoire et dans la légende ", Georges MUSSET (1844-1928) y mentionne une occupation paléolithique.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

"Grotte du Pilier" : carte postale ancienne.

 

Les Grottes du Bouil Bleu furent fouillées, dès 1880, par Eugène LEMARIE (1831-1897), instituteur féru d'histoire naturelle, puis par F. BOSSE, également instituteur à Saint-Porchaire.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Moustérien du Bouil Bleu : récoltes BOSSE et CLOUET aux siècles derniers.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Aurignacien du Bouil Bleu : récoltes BOSSE et CLOUET aux siècles derniers.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outillage provenant de la Grotte du Sorcier, sous le château.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Outillage provenant de la Grotte du Sorcier, sous le château.
Ensemble moustérien : éclats Levallois.
(Réserves du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Sorcier, sous le château.
Mâchoire de sanglier.
(Réserves du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Bolas issus des Grottes du Bouil Bleu et de La Baraude.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON et collection privée)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grottes de La Roche Courbon : outillage osseux.
(Collections du Musée de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

La Roche Courbon : objets en os.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grottes du Bouil Bleu : lissoir rubéfié avec dépôt d'hématite.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grottes de La Roche Courbon : bloc d'hématite.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

BOSSE avait recueilli de beaux outils moustériens et aurignaciens, dont une belle pointe en os à encoches assez profondes. Emile CARTAILHAC (1845-1921), à qui on montra cet objet, conseilla d'examiner les parois de ces cavernes afin de voir si des dessins n'avaient pas été tracés.

En 1913, Jules WELSCH, Doyen de la Faculté des Sciences de Poitiers, rapporte la trouvaille d'une plaquette en ivoire ornée d'un éléphant, hélas aujourd'hui disparue. En 1924 et 1926, Marcel CLOUET, instituteur saintais qui deviendra président de la Société d'Archéologie et conservateur du musée lapidaire, découvre trois plaquettes calcaires gravées de mammouths et d'un ours et indique l'existence de nombreux tracés pariétaux à l'évidence très anciens. Il mène des fouilles jusqu'en 1939 et sera, grâce au soutien de Paul CHENEREAU (1869-1967), à l'origine de la création du Musée de préhistoire de La Roche Courbon.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Récoltes de 1956 (GEAY-GABET-FONTAINE) dans la Grotte 164 du Bouil Bleu.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Amulette de schiste vert découverte dans la Grotte du Bouil Bleu.
(Collections du Musée Municipal de Royan)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Squelette gallo-romain de La Roche Courbon, découvert en 1956.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

En 1956, les récoltes de Pierre GEAY (1893-1973), de Jean-Robert COLLE (1918-1994) et de Camille GABET (1902-1996) comportent une quantité importante de beaux outils moustériens et aurignaciens typiques. Dans des conditions stratigraphiques extrêmement floues, GEAY et COLLE mirent à jour des restes humains qui furent attribués à l'Aurignacien. En 1995, des datations radiométriques devaient dater ce squelette de la période gallo-romaine ( entre 18 et 325 ans après Jésus-Christ ).

Dans la "Grotte du Sorcier" (ou "Grotte du Château"), COLLE rapporte la découverte d'une "pierre sculptée couverte de silex taillés" et y voit la preuve d'un "culte de la fécondité magdalénien" ...

Le Musée de Préhistoire de La Roche Courbon et le Musée Municipal de Royan conservent l'essentiel de ces vestiges : Moustérien, Aurignacien et probable Périgordien, Châtelperronien dans une moindre mesure.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.


Grotte du Sorcier : la "pierre gynécomorphe".
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Mâchoires et dents d'ours des cavernes.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

Les brèches ossifères des Grottes de La Roche Courbon contiennent une part prédominante de dents et d'ossements de chevaux, mais également de l'Ours, du Bison, de l'Auroch, du Renne, de la Hyène.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grottes de La Roche Courbon : galerie terminale.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Plan des Grottes du Bouil-Bleu.

 

 

LIEN vers "Grottes de la Vallée du Bruant : contexte géologique et karstique"

LIEN vers "Grottes de la Vallée du Bruant : historique des recherches préhistoriques"

LIEN vers "Grottes de la Vallée du Bruant : les plaquettes gravées"

LIEN vers "Grottes de la Vallée du Bruant : fouilles et industries lithiques"

 

 

 

 

 

SAINT-PORCHAIRE
GROTTES DE LA FLETRIE
GROTTE DU TRIANGLE

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Vallée du Bruant et site de La Flétrie.

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grottes de La Flétrie : exploration ...

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grattoir et petit nucléus rescapés des fouilles de La Flétrie ...
Paléolithique supérieur.
( Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON )

 

Plusieurs grottes sont connues au lieu-dit La Flétrie. Celles qui s'ouvrent en sommet de falaise nous sont parvenues littéralement vidées de leur contenu préhistorique ! Le Musée de Préhistoire de La Roche Courbon en conserve quelques traces peu exploitables, les séries lithiques du XIXème siècle mélangeant souvent du matériel tiré des trois groupes de grottes implantées sur les deux rives du Bruant (Bouil-Bleu + Château / Vauzelle / Flétrie).

Les entrées inférieures offrent un champ d'investigation archéologique encore vierge ... et sous l'heureuse protection de quatre à huit mètres de tourbe grasse très dissuasive ! Il semblerait que du Moustérien, de l'Aurignacien - voire du Magdalénien - aient été présents à La Flétrie.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Triangle.

 

Dans le cadre d'un inventaire des cavités karstiques départementales, La "Grotte du Triangle", voisine de celles de La Fétrie, fut reconnue et topographiée dès 1985 par LE ROUX, FUMET et GUEFFIER de l'Association de Recherches Spéléologiques de La Charente-Maritime alors basée à Saint-Porchaire.

En octobre 2005, les spéléologues Thierry LE ROUX et Yves OLIVET propectent à nouveau la vallée du Bruant et retrouvent la "Grotte des Araignées" et la "Grotte du Triangle", perchées en falaise mais apparemment indemnes de fouilles. En désobstruant l’accès à un laminoir non exploré 20 ans plus tôt, ils sont amenés à déplacer quelques rochers et décèlent, sur l’un d’entre eux, de curieux tracés … Par ailleurs, des silex taillés, ossements et dents, jonchent le sol ou sont mêlés aux éboulis ...

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Plaquette gravée de la Grotte du Triangle.



(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Le triangle principal.

 

L’étude du bloc gravé révèlera une tête d’équidé ornée de figurations géométriques complexes : triangles, chevrons, croisillons, lignes parallèles, médianes ou transversales … Ces dessins seront attribués au Magdalénien ( - 15 000 ans ) par le préhistorien Denis VIALOU, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, spécialiste de l’art paléolithique. Ils se rapprochent des "tectiformes" du Périgord (Les Combarelles, Font de Gaume, Bernifal et Rouffignac), mais s'en démarquent par leur structure triangulaire et non trapézoïdale.

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Triangle : éclats levallois typiquement moustériens.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Triangle : grattoir du Paléolithique supérieur.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Triangle : prédominance des dents d'Equus caballus.

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Grotte du Triangle : dents d'ours et gros ossements.

 

L’outillage lithique récolté concerne deux périodes : Moustérien ( vers – 50 000 ans) pour un biface archaïque et plusieurs éclats «Levallois», Paléolithique supérieur indifférencié (entre – 35 000 et – 10 000 ans) pour quelques éclats laminaires. Les éléments de faune (Cheval, Bison, Renne, Hyène, Ours ) font également référence aux périodes glaciaires du Pléistocène récent, il y a quelques dizaines de milliers d’années …

 

 

 

(c) Thierry LE ROUX - Site Web Cavernes en Saintonge.

Thématique triangulaire sur la plaquette rubéfiée découverte en 1924.
(Collections du Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON)

 

Grâce au concours immédiat de Monsieur BADOIS et de Madame et Monsieur SEBERT-BADOIS, les spéléologues ont la possibilité d’étudier trois autres pierres gravées, recueillies en 1924 dans les Grottes du Bouil Bleu et exposées au musée archéologique du Château de La Roche Courbon. Ils y relèvent des motifs jusqu’alors passés inaperçus : une nouvelle tête de cheval ( dite « à bec de canard » ) … et de nouveaux triangles barrés de traits transversaux ou obliques. Leurs observations et interprétations sont bientôt validées par Patrick PAILLET, qui, au département de Préhistoire du Musée de l’Homme, fait autorité dans le domaine de l’art paléolithique mobilier et notamment des graphismes fins.

Ainsi, sur trois plaquettes calcaires découvertes à 80 années d’intervalle et 400 m de distance dans deux grottes de la Vallée du Bruant, on retrouve les mêmes représentations géométriques à base de triangles et chevrons. Cette identité thématique et le sens mystérieux de ces symboles soulèvent de passionnantes questions ...

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

Certaines de nos cavernes préhistoriques ont été fort justement qualifiées de "gisements martyrs" : la détermination exacte de leurs séquences d'occupation a en effet beaucoup souffert des méthodes empiriques de la jeune science préhistorique du XIXème siècle, des fouilles expéditives et toujours sans repérage stratigraphique du début du XXème, enfin de multiples "sondages" clandestins opérés par quelques irresponsables « prédateurs » de belles pièces.

Maintes séries lithiques ont été vendues, dispersées, égarées ou jetées, après le décès d’un propriétaire passionné. Des éléments remarquables de l'Art mobilier, attestés dans des écrits des XIXème et XXème siècles, se sont évanouis au fil du temps. Il arrive bien-sûr que des vestiges réputés à jamais « perdus » fassent une heureuse réapparition. Le ravage de nos principaux "gisements" souterrains a ainsi paradoxalement ouvert un nouveau champ de prospection ... dans les caves et greniers de particuliers ou de collectivités. Les détenteurs ou héritiers d’encombrantes réserves d'outils préhistoriques en dévoilent l’existence et en permettent l’examen. Peut-être aurons nous la chance d'étudier et photographier quelque gravure ou sculpture inédite pour en partager la connaissance avec tous les saintongeais ?

Pour leur éviter un sort malencontreux, le Musée de Préhistoire de LA ROCHE COURBON prend en charge et expose des collections privées, qu’elles fassent l’objet d’un don ou d’un dépôt.
Contact : musee-lrc@orange.fr

Le gâchis évoqué plus haut doit être tempéré par le grand nombre de cavités potentiellement préhistoriques inventoriées dans nos vallées saintongeaises, la plupart passant inaperçues grâce à une immémoriale transformation en carrière et du fait de la préservation des couches archéologiques par d’importantes épaisseurs de tourbe ou d’éboulis. De somptueux gisements, vierges de toute investigation, devraient donc assurer la pérennité de la recherche préhistorique saintongeaise, éclairée par un regain de conscience de l'utilité et du sens de la quête de nos origines !

On sait que le centre-ouest de la France, dont l'actuelle Saintonge, constituèrent, avec le sud-ouest du Portugal, les zones refuge des derniers Néandertaliens, il y a environ 35 000 ans. Cinq cents millions de Néandertaliens successifs (Homo neandertalensis), dont le tiers ne dépassèrent pas l'âge de 40 ans, fabriquèrent des outils durant près de 100 000 ans ... ce qui équivaut, aux alentours de - 50 000 ans, à une population moyenne de 150 à 200 000 individus simultanément répartis de l'Atlantique à l'Oural. Entre le début de l'Aurignacien et le Magdalénien ancien (vers - 17 000 ans), nos ancêtres "modernes" (Homo sapiens) ne se comptaient guère plus nombreux, à l'échelle de l'Europe, qu'une à deux fois la population de la ville de SAINTES (25 000 hab.). Ils se concentrèrent également au sud du corridor ouest-européen, dont y occupèrent puis fréquentèrent épisodiquement les grottes et abris, durant presque 30 000 ans jusqu'à la fin du Tardiglaciaire.

On n’insistera donc jamais assez sur la richesse des "Charentes" et de la Saintonge, tant pour le Paléolithique moyen que pour le Paléolithique supérieur, et sur la nécessité de mettre en valeur notre préhistoire locale, bien-sûr dans sa dimension intrinsèquement scientifique, mais également au travers d'approches plus "philosophiques" propres à nous émouvoir quant à la prodigieuse ancienneté de l'Homme ... et à nous interroger sur l'évolution de nos sociétés.


 

Thierry LE ROUX
Royan - 30/12/09

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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